Question : auteur + objet 2021-03-17
Bonjour Antoine,
Merci pour ce deuxième fragment, où tu exposes la logique derrière l’idée du déploiement – idée fascinante, qui renvoie à la matérialité même du processus (qu’importe qu’on soit en production papier ou en production numérique). Déployer, c’est donc développer ce qui était en puissance, ce qui était en germe (ça s’accorde bien avec le champ lexical du printemps).
Si on voit très bien comment cette idée se trouve à s’exprimer à travers le geste éditorial observé pour lui-même, je me questionne sur sa place dans une vision un peu plus étendue, attrapant ainsi deux paramètres (l’un en amont, l’autre en aval) de l’univers éditorial :
avec l’auteur : si l’on peut concevoir l’édition comme démarche de déploiement, comment concilier cette vision avec le propre déploiement du manuscrit, de l’œuvre, qui survient au moment de l’écriture, de la rédaction ? La réponse simple est évidemment d’y voir deux temps, indépendants, qui prennent le relais l’un de l’autre. Pourrait-on mieux imaginer comment ces deux déploiements pourraient être harnachés l’un à l’autre, dans un doublé (simultané) de ces processus ?
avec l’objet produit : il est notoire que la production éditoriale a pour résultat la réalisation d’un objet fini – et qui peut donc être référencé, parce que stable (ISBN, ISSN et autres identifiants). Les productions numériques ont secoué cette évidence, ce que les URL, DOI, versions ou commits (dans un dépôt git) tendent à compenser ou à remplacer. Dans une logique de déploiement, non pas celle de la production de diverses moutures finales d’un même ouvrage (PDF, papier, POD, ePub) mais l’idéal d’un déploiement récurrent, voire perpétuel, comment concilier le besoin informationnel de versions stabilisées avec l’aspiration à une déployabilité non contingentée de contenus éditoriaux ?
À toi !